Nous vivons une époque paradoxale : les outils de design n’ont jamais été aussi sophistiqués, mais les détails d’interaction n’ont jamais été aussi négligés. Dans mes collaborations avec des équipes produit, j’observe une tendance troublante à considérer l’interaction comme un « détail » à régler post-développement.
L’interaction design n’est pas cosmétique. C’est la différence entre une interface utilisable et une interface utilisée. Quand nous spécifions qu’un bouton « s’active au clic », nous omettons l’essentiel : l’état de hover, la transition, le feedback visuel, la gestion de l’erreur, le comportement en contexte mobile.
Avec mes équipes, nous avons développé une méthodologie de spécification interactive : chaque fonctionnalité est accompagnée d’un prototype micro-interaction qui documente les états, les transitions et les edge cases. Cette approche collaborative entre design et développement réduit drastiquement les allers-retours et améliore la qualité finale.
L’interaction design demande une attention méticuleuse aux détails que les utilisateurs ne remarquent que lorsqu’ils sont absents. C’est dans cette invisibilité que réside notre impact réel.